vendredi 7 décembre 2018

La petite robe noire et blanc de chez Kremer

Je vous raconte jamais comment ça se passe quand une marque me contacte pour que je teste leurs produits, mais là je le devais. Pourquoi ? Car cet article n’aurais jamais pu naître sans cet échange…
Le personnage de l’histoire c'est la marque Kremer, qui fournit toutes sortes de pigments allant de quelques centimes le gramme à 250 € pour mon cher Lapis-Lazuli véritable…
En dehors de çà ils produisent  des huiles, de l’encre, des toiles, des pinceaux (excellents) et j’en passe ( allez voir plutôt leur site ) mais aussi et surtout des aquarelles. Leurs qualités  sont bien entendu les pigments que Kremer utilisent, souvent anciens ou naturels… Cette différence on la voit quand on joue avec leurs couleurs (je vous en parlerais dans un futur article! ) qui possèdent un coté « oldies » ou « naturel » qui ressort aussitôt. Je vais vous avouer que j’aimerais qu’un jour Kremer m’invite pour essayer TOUT leur stock… Je pense que je serais comme un gamin le jour de Noël!
Je m’égare, donc Andrea (coucou)  la grande cheffe marketing me contacte et me propose une petite boite couleur… je vais sur leur site - que je connais bien - et je lui dit que c’était sympa mais qu’ils avaient quelques chose que d’autres marques n’ont pas : une boite spéciale Noir & Blanc ! En moins de deux mails hop, l’affaire était réglée, elle m’envoya en plus de celle en couleur cette petite boite N/B…


 Merci à eux pour leur ouverture d'esprit…toutes les marques ne sont pas comme çà!

Je vous propose « l’unboxing » comme on dise les jeunes…




Alors il y a quoi exactement ? Je vous offre le petit carton intérieur…




C’est un condensé de gris froids & chauds… Je le teste immédiatement sur une feuille de Millford en mettant toutes les teintes dedans (si ! si ! ) sans passer par ma phase « test primaire » (vous verrez ça bientôt dans un très grand article sur…une rareté). Oui, c’était pas très « pro » de ma part, mais c’était l’été et j’avoue que cette petite boite me faisait tellement de clins d’oeil que j’ai succombé…
Et ça a donné cette aquarelle que j’ai posté aussitôt sur mes réseaux sociaux… Mon intuition sur ce petit bijou de boite fut bonne : j’ai eu plein de likes et de partages et surtout beaucoup de questions sur cet objet visuel non identifié…


C’est alors que j’ai repris mon rôle et je l’ai testé sur différent supports… Car dans ma petite tête je voyais bien cette boite dans un rôle : l’urbansketching ( pour ceux qui connaissent pas, en très gros : le dessin aquarellé de voyage et surtout des villes ) sur des supports colorés ou pas…



Je la voyais bien  aussi pour le modèle vivant.



Je fus hélas bien déçu car certains gris chauds disparaissaient aussitôt secs en fonction de la couleur du papier, et les mélanges aquarelle/support étaient…bof bof ! Je me suis aperçu des limites de cette boite, elle est certes sympathique mais dans un cadre  restreint.. à moins… à moins d’y joindre quelques tons colorés comme un ocre jaune, une terre brulée et un outremer… et là, c’est un pur délice…. 



Oui, je vous entends tout de suite : « à quoi ça sert de faire une boite en N/B si c’est pour mettre de la couleur?… » et vous avez purement raison ! Mais dans certains cadres c’est mieux !  C’est juste une histoire de goûts et d’utilisations … 
Je pense qu’ainsi les urbansketchers trouveront un véritable compagnon créatif tandis que les purs fans de noir & blanc la garderont dans son jus pour leurs oeuvres monochrome…



Mon conseil d’utilisation est simple : si vous désirez profiter pleinement du N/B ne prenez pas de papiers aquarelle couleurs « naturelles » ( arches, saunders, fabriano etc) mais plutôt de l’extra-blanc… mes meilleurs résultats furent sur le Millford, l’Héritage et l’hahnemuhle 300gr (le sans nom) et certains papiers colorés…
Attention toutefois, les couleurs s’usent rapidement niveau gris chaud & froid et elles sont assez chères à remplacer (comptez 5€/godet ), toutefois j’ai comparé le prix de la boite par rapport à l’achat godet par godet et le résultat est sans appel ! La boite + les godets = 46,83€...  Les 14 godets SANS la boite= 60,96€ ( attention c’est sans compter les frais d’envois prohibitifs - environ 19€-) . Donc vous comprenez bien que cette petite boite a pas mal d’attraits… Je ne la conseille pas à des débutants car les tons sont tellement subtiles qu’ils pourront faire perdre leur latin à certain; par contre les amateurs et pros y trouveront leur compte si ils veulent exploiter divers voies… J’ai pensé aussi aux auteurs de BD et éventuellement aux artistes tatoueurs pour créer leurs « flashs » avec toutes ses valeurs de gris froids… Enfin les carnettistes et autres urbansketchers trouveront un petit ami bien sympa qui glissera au fond de leur poche.

Mon avis et ma conclusion.


Kremer n’est pas une marque comme les autres, elle teste des choses que d’autres ne font pas. Cette " Boîte d´Aquarelles Kremer Petite - Gris " est la pure preuve de ce que j’avance car, à ma connaissance, il n’y a aucune marque qui propose quelque chose d’identique, et ça on ne peut que les féliciter…et j’invite à découvrir leurs autres boites tout autant étonnantes (cliquez ici)
Moi je l’aime bien ma petite boite même si je lui ai rajouté quelques dots de couleurs. Je ne l’utiliserais pas certes tous les jours mais je la vois bien pour un projet spécial, une thématique future totalement créatif et non récréatif. 
Les pigments plus ou moins visibles ou l’opacité de certaines couleurs pourraient en rebuter certain, mais qu’importe !… C’est aussi ça la différence. 
Ne me dites pas  "je fais pareil avec un godet de noir et de blanc!" car si pour 2 ou 3 tons cela pourrait être possible, le reste des teintes me paraissent hypercomplexe avec un résultat final incertain... C'est tout l'attrait de ce coffret N/B !
Comme je l’ai dit plus haut ce n’est pas une boite à mettre entre toutes les mains, toutefois elle en trouvera des désireuses qui voudront travailler avec elle.
Mon « moins » concerne l’usure rapide des godets et, bien évidement les frais d’envois qui sont quasi la moitié du prix de la boite ! J’accepte le prix de la différence, mais là!!!…. allez Kremer faites un petit effort ! Il n’y a pas que DHL dans la vie !
J’espère aussi qu’un jour ils passeront aussi aux tubes, toutefois  quand je vois déjà le prix au godet, je pense que ça risquerait de faire mal au porte-monnaie…contentons-nous des godets…hein?!


En conclusion, j’espère que dans l’avenir, d’autres marques plus connues prendront pour exemple Kremer et leur liberté de tons ( NDLA: oui j’ai osé la faire!😆 ) ça pourrait réveiller un marché qui a tendance à ronronner

©Manù Décembre 2018


mardi 27 mars 2018

Le Da Vinci1535 TP meilleur pinceau du monde ?

Quand j’ai reçu de Da-Vinci, en Octobre 2016, le prototype du 1535, jamais je n’aurais pensé que ce petit pinceau allait changer la vie de si nombreux artistes !

Le pinceau que j'ai reçu

Tout est parti d’une critique


L’histoire de ce petit pinceau n’aurait peut-être pas vu le jour si un Community Manager ou un responsable marketing de chez Da vinci n’avait pas pris la mouche suite à mes critiques de leur sacro-saint 1503, un pinceau de voyage fort sympathique, mais hélas qui manquait de pointe! Je ne cessais de répéter : « prenez le corps d’un 1503 et mettez y les poils d’un artissimo 428 (ou 429) et vous aurez un pinceau d’enfer ! »

Les pointes de l'Artissimo 429

Car voilà où le bas blessait ! L’Artissimo 428 est un excellent pinceau, peut-être l’un des meilleur du monde, mais il est clairement intransportable à cause de son manque de capote…
Les autres pinceaux de voyage de la marque sont certes bien, mais ne possèdent pas la pointe extra fine d’un Artissimo; elles sont plutôt rondes et larges et n'ont absolument pas la latitude que leur grand frère peut proposer ! Du coup, on achète 2 pinceaux de voyage ! Un gros et un tout petit pour l’extra fin. Bien sûr, commercialement, Da Vinci s’y retrouve ! On ne va pas les blâmer, il faut bien qu’ils vivent aussi ! Mais, j’avoue que j’étais frustré de voyager sans mon Artissimo « multi usage »… Le seul pinceau de voyage avec ce type de qualité c'est le Rosemary & Co R13 mais en plus « mou ».

Le Rosemary brush R13

Le CM de la marque m’a donc envoyé, un jour d’octobre 2016, un 1535 en taille 5 avec juste un petit mot très laconique : « vos désireriez quelque chose de ce type ?.. n’en parlez pas encore, c’est un prototype… »
Comment dire, quand je l’ai pris en main, c’était un peu comme prendre la belle mère en vacances, c'est pas vraiment quelque chose qu'on fait de gaieté de coeur car on s'attend au pire…

Il avait une belle pointe, mais que donnerait cette pointe à l’usage?

Premier test


C’est, après 5 mn de test, que j’ai senti toutes les qualités du pinceau ! L’extrême finesse de la pointe mélangée à la nervosité du poil et son excellente capillarité m’a montré tout son potentiel… Une semaine durant, je n’ai cessé de l’utiliser, et chaque fois, je l’aimais encore plus, tellement sa polyvalence était extrême…
Je lui ai alors fait subir les tests d’usage made by Manù et la solidité du poil m’a bel et bien fait comprendre que j’avais un petit chef d’œuvre entre mes doigts…
Le seul souci était au niveau de l’ergonomie ! Le pinceau était - et est - trop petit et si il avait le corps du N°7, il serait un dieu !
Je me suis empressé de le dire à mon contact chez Da Vinci, et surtout j’ai été plus chiant qu’un douanier lors d’un contrôle à la frontière Colombienne pour bien leur faire comprendre qu’ils avaient une pépite et qu’en aucun cas, ils ne devaient l’abandonner !…

Plus chiant que moi tu meurs !


Pendant un temps, je subodore qu'ils avaient un doute sur la sortie européenne de ce pinceau … oui, je dis européenne car le 1535 a un équivalent aux États-Unis : le 1523.
J’avoue que non seulement, j'ai insité pour qu’ils le sortent chez nous, mais j’en ai fait aussi la retape chez Aquarelle & Pinceaux pour qu’ils les commandent immédiatement après leur sortie !…
Ce fut le cas, en catimini… en fait, je ne sais pas si c’était une erreur de communication, un oubli des webmasters ou la volonté d’en cacher la sortie, il aura fallu attendre 1 an et un mail de ma part pour qu’il soit bel et bien intégré dans le site officiel de la marque et surtout qu’il ait droit à un peu de communication…
Lors de la sortie officielle, j’ai pris un numéro 7 et un 3 et là, ce fut une autre histoire.


Les 3 pinceaux

Numéro 7


Vu que malgré mes demandes, Da Vinci n’a pas voulu m’envoyer les autres tailles, je les ai commandé moi même.

Soyons clair, ils ne sont pas donnés! 

J’ai alors commencé à peindre avec eux… 
Bon, le N°3 c’est avant tout pour l’extra fin, genre les traits qu’on ne réussirait pas à faire avec le 5 du fait de sa capillarité ! Le poil est hyper nerveux et risque d’en dérouter certain…
Il n’est pas indispensable, mais reste bien utile quand le besoin s’en fait sentir… mais bon, le minirikiki est à 20€ , soit 6 € de différence avec la bête qu’est le 5 !

Par contre le N°7 est tout bonnement le must ! L’ergonomie est parfaite, peut-être pour des petites paluches, il est trop gros, mais on s’y habitue bien vite ! Sa capillarité est intense et raviront les fans de lavis, quant à la pointe… elle est juste sublime. Je le dis clairement, je suis tombé amoureux de ce pinceau ! D’ailleurs, il est devenu mon pinceau courant !..Si seulement il ne valait pas 50€ ! Oui 50€ ! Mais en un seul pinceau nous avons un gros, un moyen et un extra fin pinceau… Oui, bon, je galère un peu pour justifier, mais c’est tellement un plaisir de travailler avec !


Exemple de LiveExpo avec les 1535

L’essayer c’est l’adopter !


Je travaille donc quasiment tout le temps avec le N°7, quelque soit le format allant du A6 au raisin! Et quand je ne peux pas, il est remplacé par le N°5 …
J’ai eu des aquarellistes amateurs et pros qui m’ont demandé un bon pinceau et je leur ai conseillé ces deux… Je peux vous dire que la plupart sont unanimes et sont content de leur achat. Seule une personne a préféré son... artissimo 429 en reconnaissant les qualité du 1535 !
Et puis il y a eu le LiveExpo, ma performance en Décembre 2017, filmée, où le publique a pu constater en quasi direct les vertus des 1535… Du coup, Aquarelle & Pinceaux, seul vendeur dudit pinceau a été en rupture de stock en moins d’une semaine… et le fut de nouveau 1 mois après… et devinez quoi ? Je n’ai pas eu aucuns mauvais retours ! (et même pas un merci du site ou de chez Da Vinci)

En bas à gauche le premier que j'ai reçu, milieu celui que j'utilise et à droite un nouveau



Mais…


Alors, vous allez me dire que nul n'est parfait, qu’il doit bien avoir un défaut ce 1535 ?… Oui il y en a.
La pointe extra extra fine se perd au bout de 6 à 10 mois environ, mais reste plus fine qu’un 1503 au final…mais attention c’est aussi si vous peignez avec tous les jours !!

Autre point, c’est l’effacement de l’écriture en dorée sur mes N°3 et 7. Par contre, bizarrement, celle du prototype ne s'est pas effacée alors que sur les autres en moins d’un mois avait disparu ...

A part ça pas d’autres « mais », hormis qu’on ne le trouve que sur un seul site, qu’on a pas la petite pochette de cuir pour les ranger dedans (alors que le site en parle *) et que je ne comprends pas pourquoi nos voisins US ont eu 6 tailles de ce pinceau et nous que 3 (j’espère que pour le nouveau site Da Vinci m’enverront les six 1523)….

A droite le nouveau et à gauche le tout premier

Conclusion


Un jour, j’ai été très distrait. J’ai complètement oublié que c’était des pinceaux de voyage et je les ai transporté dans ma poche intérieur avec leurs capotes qui se sont vite enlevées. Résultat, en les sortant de mon blouson, j'ai découvert 3 hérissons !!! Je les ai juste mouillé et secoué 3 fois et leurs pointes se sont refaites immédiatement comme si rien ne s’était passé…
A travers cette anecdote, je veux juste vous signifier que ce n’est pas juste un pinceau mais certainement l’un des meilleurs, voire le meilleur pinceau du monde que j’ai pu testé à ce jour. Il a certes un prix exhorbitif, mais que ce soit pour l’artiste amateur, le carnettiste ou le pro, ils trouveront tous le bonheur, la solidité, la facilité et la confiance dans ce pinceau unique et fabuleux !


©Manù 2018


* Sauf sur le Gerstaecker Suisse (Merci Yannick)

dimanche 4 février 2018

Lutéa, naturellement nu…

Connaissez-vous les aquarelles de la marque « Lutéa »? Hormis ceux qui sont abonnés à ma chaine sur Youtube et qui ont vu cette petite vidéo...


.. peu connaissent l’existence de cette marque menée  de main de maître par Anne Sylvie Godeau. Je pense  que sans elle, Lutéa ne serait qu’un projet alternatif et bio de plus qu’un illuminé aurait pu sortir après quelques bouffées de Marie-jeanne et verres de calva fait maison…
Imaginez vous même : Elle cultive, elle cueille, elle transforme, elle prépare des plantes pour en faire de beaux tubes d’aquarelle de 9ml …
Je pourrais vous raconter tout ça, mais elle a fait un très joli site qui explique tout ça bien mieux que moi…
Alors pourquoi je vous en parle ? Tout simplement parce qu’après le tube, il y a l’aquarelliste, c’est à dire vous et moi! 

Chat échaudé…


Quand Anne Sylvie s’est lancée dans l’aventure et qu’un journal sur les arts s’est juste posée la même question que nous, c’est à dire «  que valent les aquarelles Lutéa? », elle a offert quelques tubes à leur aquarelliste qui à tout simplement fracassé tout le travail de la "maîtresse de la couleur"…
Depuis, je pense qu’elle était un peu refroidis avec les médias…quelque soit les médias! Je l’avais déjà contacté sans réponse de sa part, puis via une Amie commune (coucou Isa!) nous avons pu échanger quelques mails et ensuite quelques « dots » qui se sont brisés, transformés en poussière fine pour mon plus grand malheur.. Puis, comme ce que je raconte et montre dans ma vidéo, quelques dots ont survécu à un nouvel envoi et j’ai une première approche…
Je comprends ce que l’aquarelliste avait ressenti, mais ce qui est idiot aussi, il a vu ça avec son oeil d’artiste habitué à une marque de couleur. Je veux dire par là, si vous êtes un fan de Sennelier, d’Old Holland, de Daniel Smith et autres marques de couleurs hypersaturées c’est comme passer d’un repas mexicain épicé à une salade de laitue sans condiments! La question est : aimez-vous la laitue !? Bon vous allez me trouver dur, mais, vraiment, avec le peu que j’avais et mon expérience, c’était mon premier constat !  
J’ai posté ma vidéo et Anne Sylvie a bel et bien vu mes galères pour la réaliser. Un dernier échange de mail et nous nous sommes parlé plus d’une heure et demie au téléphone pour la plus grande joie de mon FAI (ha les portables belges !… ). Elle a très bien compris mon parti-pris et très gentiment m’a proposé de choisir 6 couleurs qu’elle allait m’envoyer en tube. J’ai choisi les couleurs que je n’avais pas pu tester avec les dots. J’ai eu l’agréable surprise qu’elle m’ajoute deux de plus en me disant bien « ne vous fiez pas au dots, testez les couleurs sortant du tube!… » . Et Anne Sylvie a eu raison ! Mais vous verrez un peu plus tard pourquoi…


J’ai donc reçu les couleurs suivantes:
- Laque de Noyer
- Bleu Indigo
- Laque de Garance Rouge (offert en plus )
- Laque de Garance Rose  (offert en plus )
- Carmin de cochenille
- Vert clair
- Jaune solidage
- Laque de thym ( orange foncé)
Et comme je l’avais beaucoup aimé, j’ai rajouté avec mes propres deniers l’orange laque de Cosmos…
Tout de suite, quand j’ai fait mes bandes tests, j’ai bien vu qu’entre la couleur sortant du tube et les dots, c’était le jour et la nuit ! Donc je conseille à tous ceux qui désirent utiliser la Lutéa  DE NE PAS LES METTRE EN GODET et de les utiliser au fur et à mesure
De plus, les pigments et les liants provoquent, une fois secs, un agglomérat qui peut très vite se transformer en poussière…
Une fois sachant tout çà, on peut enfin partir sereinement sur le petit chemin des prairies naturelles de l’aquarelle Lutéa…


(Papier Millford et bleu Isaro)

Mes tests


Alors disons le tout de suite, hormis l’indigo, il n’y a pas d’autres bleus! Et l’amoureux de bleus que je suis a été vite frustré! Pour compenser, j’ai pris d’autres aquarelles artisanales Belges, Américaine et Anglaise… En général elle se sont bien assemblées.
Lors de mes premiers tests je constate une chose : il ne faut absolument pas se fier entre la couleur mouillée et une fois sèche,  voire totalement sèche ! Bien sur en aquarelle « normale » nous avons plus ou moins le même effet, mais avec les Lutéa j’ai vu des couleurs d’un éclat étincelant devenir totalement mattes pour mon plus grand déplaisir…

(Sur Fabriano 100% coton)

(Sur Hahnemühle torchon)

Mais là encore j’ai eu des surprises ! L’aquarelle bio ça se mérite ! Et j’avoue que sur certain papier haut de gamme les couleurs ont donné leurs pleines intensités me mettant KO ! Les teintes ne font pas « aquarelles » mais m’évoquent plus la rosée du petit matin, quelque chose de tendre mais froid et sec à la fois…
Par contre sur d’autres papiers moyen ou bas de gamme, les résultats fut décevant..enfin plus ou moins ! Même sur du Fabriano 100% coton extra blanc le résultat fut médiocre alors que sur un papier premier prix de chez Dalbe c’est tout juste sublime, tout comme sur du Millford !…


(Papier Dalbe "grande aquarelle")

Bref je conseille à tout ceux qui veulent essayer la Lutéa de tester leurs papiers habituels pour voir si ils sont compatibles…et surtout laissez-les bien sécher ! Je dis ça car en une journée j’ai vu l’intensité des pigments soit chuter, soit augmenter…
Pour les « aquarellistes-auteurs » le scannage est très facile et le rendu des couleurs est tout simplement parfait. 

Mon avis


J’avais à la fin de ma vidéo une idée de ce qu’on pouvait faire avec les Lutéa : faire des oeuvres comme si elles étaient anciennes, comme si on revenait à la base de l’aquarelle, pigment naturel oblige…
Je me suis un peu fourvoyé…
Il n’empêche que la laque de noyer sur du Bockingford coloré  ça fait son effet!…
Le reste est trop laid pour vous le montrer!
Je me suis amusé à faire des aquarelles plus « normales »…
En fonction du papier ce fut plus ou moins concluant…




Et puis je ne sais pas pourquoi, comme je m’apprêtais à faire un nu avec mes Isaro, je me suis dis « tiens et si j’essayais avec les Lutéa !?… ». Ce fut la meilleure idée que j’ai eu !
Le jaune solidage, avec les laque de Garance Rose et Rouge (sortant du tube) et l’orange Cosmos offrent une couleur de peau totalement NA-TU-RELLE ! Mieux, elles donneraient presque envie de caresser l’aquarelle tellement qu’on à l’impression de la peau…
Voilà LA découverte ! Bien sur on peut parler fleurs et autres sujets, mais vu qu’on met du bleu d’ailleurs, moi je voulais voir impérativement les résultats avec de la Lutéa à 100%… et c’est vraiment topissime dans ce genre de sujet…
Par contre un amateur non éclairé ne verra peut-être pas trop la différence et sera surtout rebuté par le souci des mélanges…











Au final ?


La Lutéa est une couleur hors normes et qui doit être avant tout destiné à des amateurs éclairés voire des pros avec un petit pouvoir d’achat car ce n’est pas vraiment donné avec un prix allant de 18 à 25 € le tube… Cerise avec noyau sur le gâteau : mes essais ont très vite vidé les tubes… 
J’ai malgré tout particulièrement aimé ce côté « retro » qu’elles peuvent avoir même si je me trouve trop limité à cause des bleus… Pourquoi pas sortir des bleus minéraux comme le Lapis lazuli ou l’Azurite ? Cette petite « limitation » m’oblige à refroidir mes ardeurs car du coup je suis obligé de passer par une autre marque pour les avoir et là se pose la deuxième question : quid de la tenue dans le temps des pigments ? Anne Sylvie y réponds sur sa page, mais en cas de mélange? Le chimique ne prendrait il pas le pas sur le végétal ? Un essai de plus que je ferais  mais qui prendra du temps et permettra de mettre à jour cet article…

Mon conseil


Si vous aimez les monochromes vous trouverez votre bonheur avec les laque de noyer, de cosmos et de thym… 
Si vous désirez essayer les couleurs Lutéa, allez plutôt sur du jaune solidage, rose de garance, bleu indigo et le noyer…
Si vous désirez faire des portraits et des nus : jaune solidage, rose et rouge de garance, indigo, noyer, cosmos…

Un grand merci à Anne Sylvie pour sa confiance.

©Manù fevrier 2018

PS: une nouvelle vidéo va arriver bientôt sur le sujet...